
Les selfies n’existaient pas et on savait ce qu’un rouleau de 36 poses coûterait au développement chez l’artisan, chaque image était réfléchie … pourtant.
Catherine Mienville-Lanfranchi / 20240 Saint Antoine Ghisonaccia / Accademia di belle Arti di Firenze Scultura
Visites et coups de coeurs en Italie
Les selfies n’existaient pas et on savait ce qu’un rouleau de 36 poses coûterait au développement chez l’artisan, chaque image était réfléchie … pourtant.
Accompagnez moi à Florence le matin entre huit et neuf.
Les cloches du Duomo de Firenze sonnent le début de la journée.
Grille d’entrée de l’école: Les transports publics haute vitesse pendant la pandemie, soit tu es super en avance soit super en en train de courir!
Vue depuis le portique couvert: Réouverture de la galerie des Lanzi.
Jolie vue florentine et chariot moche: Certaines mères promènent un enfant d’autre promènent un bas relief.
Ponte vecchio 8h15
San Giorgio di Donatello. Les musées sont fermés mais ici l’art est dehors.
Place du marché couvert avec les marchands qui s’installent le samedi matin.
Place de la Signoria au soleil d’hiver.
La statue de Porcelino, personnage de Hans Christian Andersen qui séjourna souvent à Florence et ou il y situa plusieurs de ses contes. Retrouvez également cette sculpture de cochon dans les films Harry Potter.
Cours intérieure des beaux arts: Patio de la machine à café et du cul cassé.
Juste une sélection parmi des merveilles, car ce musée qui contient les originaux des œuvres du Duomo est vraiment très riche. En particulier les sculptures faites pour les niches extérieures de la cathédrale sont réunies et on peut admirer des œuvres de Donatello de bien plus près que les copies aux emplacements publics. Par exemple Abacuc paraît minuscule en extérieur et bien plus visible dans le musée, cependant puisque les œuvres sont descendues de leur piédestal originel j’aurais aimé pouvoir tourner autour et les admirer à hauteur d’homme, d’égal à égal, pour en recueillir davantage d’information pour satisfaire mon regard curieux mais aussi pour sentir davantage l’humanité qui se dégage de ces œuvres magistrales. La Pietà de Michelangelo est en restauration mais on peut la voir quand même et j’avoue avoir hâte de savoir quand ce sera fini pour revenir rien que pour elle. Dans ma sélection d’images il y a un bas relief de Pisano qui représente l’art de la sculpture donc une sculpture qui sculpte une sculpture comme un abysse dans mon regard d’apprentie, et un de Della Robbia qui représente la dialectique soit Aristote et Platon qui discutent. Ces deux bas-reliefs me rappellent l’accademia, où l’on apprend à sculpter et ou l’on discute entre nous et avec nos maîtres. Ce à quoi on pense devant certaines œuvres nous appartient, c’est une relation intime, et ces pensées et émotions sont bien plus puissantes que les images.
Images (c) Mienville
Encore une belle journée. Avant la rentrée et avant d’être débordée je profite du beau temps pour découvrir ce que je devais visiter le semestre précédent. L’effet surréaliste des masques est atténué, c’est moche mais au moins on vit. Je transpire dans le mien, traverser la ville depuis la gare par le Ponte Vecchio puis monter les marches du musée dans l’immense palais Pitti, c’est du sport. Les gens, finalement présents et aux langages variés, avec leurs masques ne choquent plus dans le décor, on s’habitue à cette forme de vie au provisoire qui dure. Puis devant les collections le reste n’a plus d’importance, Canova Ciseri Boldini Fattori Rosso Raffaello et marbres antiques nous remplissent l’esprit et je dois m’asseoir un peu devant certaines pièces qui méritent l’instant de vie que je leur dédie, c’est trop beau. Pendant que je suis assise devant un Raffaello, je vois passer des couples qui déambulent sans même regarder les merveilles sur les murs, ils semblent éblouis par l’or des moulures et des cadres plus que par les œuvres elles mêmes. Dans le fond je les comprends, la profusion d’oeuvres a quelque chose d’enivrant et on marche entre ces murs comme on danse sur une valse, le plus important pour eux est d’y valser ensemble. Moi je ne sais plus, je sors de là étourdie et je me demande si c’est vrai ce que j’ai vu ou si je l’ai rêvé, je repars par le Ponte Vecchio un regard Piazza della Signoria un autre sur le Duomo et je trace vers la gare, je reviens bientôt …
Question de point de vue.
1989 Voyage en Italie avec la classe de première du Lycée Robert Doisneau de Corbeil Essonne, classe d’Arts Plastiques de Jacques Very.