Étude de portrait avec un crâne animal.
Quatre heures en tout pour le portrait au crayon, sur lequel j’ai dédié le temps nécessaire au visage laissant le reste de la composition en brouillon.


Catherine Mienville-Lanfranchi 20240 St Antoine de Ghisonaccia CORSICA
Étude de portrait avec un crâne animal.
Quatre heures en tout pour le portrait au crayon, sur lequel j’ai dédié le temps nécessaire au visage laissant le reste de la composition en brouillon.
En cours d’anatomie nous avons étudié la pose du Christ mort de Mantegna. Notre modèle, celui que j’appelle le « viking » a les cheveux longs et est barbu et sa physionomie se prêtait bien à l’exercice du remake. La difficulté résidant dans la perspective, le point de vue, le regard. Pour couronner le tout, j’avais apporté ce jour là de la couleur, et ça faisait une éternité que je n’avais pas peint d’après modèle. Peindre une interprétation issue de l’imagination est une chose, peindre une interprétation de la réalité en est une autre. Chacune des deux images est une étape de la même étude. Deux heures au crayon pour placer le Christ mort et deux heures à la couleur pour placer les ombres et la lumière.
Dessiner « dal vivo » est pour moi l’unique façon de comprendre vraiment toutes les dimensions d’une figure humaine. On peut étudier des années sur photo ou dans des livres mais il n’y a que la confrontation avec la nature elle même que l’on peut en comprendre la complexité. Après ‘faire un joli dessin » c’est toute une autre histoire! C’est cette discipline qui m’a poussé jusqu’à Florence à la recherche de cours de dessin, car il y a ici une « scuola libera del nudo » celle justement ou avait étudié Modigliani que j’aime beaucoup, et qui est située aux Beaux Arts. En consultant les autres cours disponibles j’ai finalement choisi de les suivre tous et pas juste un seul, et c’est fantastique.
Post de blog avec video de la progression d’un dessin d’étude du modèle assis, et photographies d’études de nu de la même modèle et du collègue masculin faits en janvier 2021.
18 et 19 décembre 2020 La reprise est là et tout est à refaire tant ça fait un bail que je n’ai pas dessiné d’après modèle. Comme je sais que du re-confinement nous pend au nez je tâche de ne rien perdre, de ne rien rater, chaque instant de cette liberté est si précieux. Le premier jour notre modèle masculin aux corps longiligne (il ballerino) était là et avait gardé son masque. En suit une série de dessins angoissants sans visages, dont un me plait plus que les autres car il a le visage enfouis entre ses bras. Nous étions moins nombreux le lendemain et la nouvelle modèle a posé sans masque, le remettant à la pause bien sûr, et nous faisant oublier l’espace que quelques heures ce maudit virus. Dans le dessin anatomique on laisse souvent le visage pour la fin, la difficulté des proportions du corps tout entier accaparant toute notre attention, pourtant il en résulte que sans le visage le corps n’est plus humain.
Pour bien commencer cette nouvelle saison d’étude j’ouvre les hostilités avec le plus difficile, David est la sculture la plus difficile à traduire en dessin pour moi, ses proportions sont des pièges sa dimension est plus grande de ce à quoi notre regard est habitué et on se sent si rien du tout à côté que d’oser toucher le crayon est un défi. J’ai raté je ne sais combien de dessin dans cette salle, mais je reviens toujours à l’exercice.
22 Octobre. Bon sang cet article est déjà périmé avant même d’avoir été publié! Il date de septembre et encore l’espoir était grand. Maintenant que la rentrée scolaire à l’Accademia est reportée à mi novembre, ce dessin n’est plus du tout « contemporain » il porte le souvenir d’un état d’esprit serein et plein de joie qui appartient au passé. Reste à espérer que ça ne dure pas et qu’on puisse véritablement ouvrir la saison d’étude DAL VERO et DAL VIVO et non pas seulement DAL VIRTUALE.