Huile sur carton toilé, 50×65 cm. (1996?), pinceaux et couteaux.
Inspiré d’un tableau chez mes parents. L’original, que j’aime beaucoup, est sombre malgré des verts nuancés très clairs, semble avoir été passé au four, d’un autre siècle. Celui ci, malgré ses couleurs vives, n’en est pas moins triste. Il me rassure cependant de le voir, posé, comme une touche de lumière, sur le quotidien de mon père.
>huiles sur toile, au couteau. Eglise et maison : 15 x25 cm.Clocher : 50 x 65 cm.
huile sur carton toilé 1995 feu de forêt
Il y avait eu le feu, c’était en Août et le village regorgeait de vacanciers. Dans la journée, les mouvements des hélicoptères rythmaient nos conversations. Personne n’était allé au fleuve se baigner ni descendu à la mer, car la route était impraticable en aval, et la peur de se retrouver coincés au fleuve nous avait retenus de nos habitudes. Le terrain de foot servait d’héliport et on parlait d’évacuation. Je ne sais plus si j’y avais cru, mais le soir les lumières des maisons semblaient continuer dans les montagnes. On avait parlé de faire une procession si le feu durerait, dans le secret espoir de faire sanctifier Franceschinu, puis tout était redevenu normal. Je ne me souviens plus combien de temps ça avait duré, un jour, deux, pas longtemps. Mais le feu dans les forêts de pins est si puissant et svelte, que l’ampleur de ses ravages est irréelle. C’est dans le calme noir et odorant des journées suivantes que j’ai pleuré.
Forêt de Corse, d’après une carte postale de vacance.Huile au couteau, 40x60cm, 1995 (+ou-)